• La culture

    La culture désigne plusieurs réalités.

    "Etymologie : du latin colere, "habiter", "mettre en valeur", le terme culture renvoie à l'idée de transformation. On retrouve dans les divers sens du mot culture une idée d'évolution (qui peut être aussi bien positive que négative) et de production.

    La culture de la terre

    A) Définition et distinctions

    Cultiver un champ consiste à le transformer à travailler la terre en vue d'une production (la récolte). la culture désigne à la fois ce travail de transformation et le produit de ce travail.

    La culture ajoute quelque chose à la nature. La nature du latin "nascor", "naître", "croître par soi-même", désigne ce qui n'est pas transformé par l'homme. Cultiver, c'est faire croître artificiellement par l'intervention  d'agents extérieurs.

    B) Les problèmes soulevés

    En transformant la nature l'homme n'épuise-t-il pas  ses ressources ? N'y a-t-il pas une urgence à freiner la mainmise de l'homme sur la nature ? Préoccupation écologique.

    Mais n'est ce pas une illusion que de croire qu'il y a d'un côté la nature, et de l'autre la culture ? L'homme vit dans un environnement qu'il ne cesse de transformer : la nature, est-ce autre chose qu'un concept ?

    La culture d'un individu

    A) Définition et distinctions

    La culture désigne aussi la connaissance, l'ensemble des savoirs littéraires, artistiques, scientifiques... d'un individu qui lui permettent de porter un jugement solide dans tout domaine.

    On oppose l'individu cultivé à l'ignorant, l'inculte. Mais on le distingue aussi de l'érudit (celui qui accumule les connaissances sans forcément savoir faire preuve d'intelligence). L'homme cultivé sait bien juger et fait preuve de savoir-vivre et de savoir. La culture vise à éduquer et à civiliser l'homme, à l'humaniser, ainsi que le montre Kant.

    Mais on peut aussi considérer, comme Rousseau, que la culture pervertit l'homme en l'éloignant de sa nature première et qu'elle ne constitue pas un progrès : "on façonne les plantes par la culture, les hommes par l'éducation". (Emile) 

    b) Les problèmes soulevés

    Si l'homme humanise par la culture, cela signifie qu'il ne naît pas homme. Mais doit-on refuser l'humanité à l'ignorant ?

    Est-ce par l'instruction ou par l'éducation que l'on cultive un individu ? L'instruction consiste à transmettre un savoir, alors que l'éducation inculque des valeurs, des savoirs-être. Mais peut-on les séparer radicalement ?

    Si l'éducation peut prendre diverses voies, y-a-t-il alors plusieurs humanités ou bien peut-on parler de nature humaine ? (Le sens suivant soulève également ce problème).

    "L'homme ne devient homme que par l'éducation. Il n'est que ce qu'elle fait." Kant. 

    La culture comme production humaine

    A) Définitions et distinctions

    La culture, en général, désigne toute une production humaine ainsi que le fruit de cette activité. Ainsi, le culturel s'oppose au sauvage, à l'animalité, il est propre de l'homme. D'ailleurs, dans toute société il y a une culture.

    Une culture : la forme particulière que prend la culture au sein d'une communauté. Ensemble des traditions, religions, techniques, moeurs, productions artistiques, musicales, littéraires, scientifiques... commun à un groupe d'hommes.

    La culture  peut être assimilée à la civilisation (la civilisation grecque, babylonienne...). On les distingue parfois, la civilisation désignant l'ensemble des productions matérielles d'une société (la culture renvoyant aux productions spirituelles), ou encore une culture supérieure à celles d'autres peuples.

    B) Les problèmes soulevés

    Comment distinguer ce qui en l'homme est culturel et ce qui est naturel ?

    Si la culture est un fait humain fondamental, elle prend néanmoins des formes extrêmement diverses d'une société à une autre : peut-on hiérarchiser les cultures ?